Merci pour 37!

Merci pour les vœux de fête! Ma fête s’est pointée presque en même temps que la sortie de l’émission de télé que j’avais enregistrée cet été. Depuis des jours, mes comptes de réseaux sociaux débordent de beaux mots qui me touchent profondément. Mon cerveau tourne toujours à 100 milles à l’heure, mon besoin d’introspection si intense que, des fois, il m’épuise; mon désir d’authenticité venant d’une profondeur que je travaille ardemment à connaître et comprendre de mieux en mieux… tout ça mis devant vous par petites doses ici et là, soit par écrit, soit par ce que je peux créer et offrir, ou par l’entremise de l’émission… je vous l’expose quand le besoin se fait ressentir, et aujourd’hui j’ai envie de mettre plume au papier pour vous partager mes pensées.

Je me suis offert du temps pour ma fête cette année. Comme certains d’entre vous le savez déjà, la vie a tendance à me rappeler sa fragilité par l’entremise des gens qui me sont si chers et précieux. La maladie a frappé à plusieurs coups autour de moi dans les dernières années, ce qui allume et rallume mon étincelle de vouloir vivre profondément et largement cette vie! Donc, pour célébrer mes 37 ans, je me suis offert du temps…

Depuis des semaines, depuis que les feuilles ont commencé leur défilé de couleurs, je me dis que je dois prendre le temps de les peindre, ces fameuses couleurs. Les bouleaux, avec leur contraste blanc et noir parmi toutes ces teintes de rouge feu à orange brûlé, me chuchotaient doucement qu’il fallait que je prenne le temps de les immortaliser. Mais bon, j’ai quand même une liste de choses à faire longue comme mon bras à ce temps-ci de l’année, qui a tendance à me faire oublier ces citations qui me sont si chères.

Tout ce qui crie n’a pas forcément de sens — le vrai important parle souvent tout bas.

L’urgent n’est pas toujours important.

Ce qui presse n’est pas toujours ce qui mérite ton cœur.

Tout n’a pas besoin d’être fait maintenant — certaines choses demandent simplement du temps.

L’urgence a souvent le pouvoir de faire taire l’essentiel.

Le secret n’est pas de donner la priorité à ce qui est à ton agenda, mais de mettre à ton agenda ce qui est prioritaire pour toi.

Alors je les ai peints, ces fameux bouleaux. Je les ai peints avec une amie qui me fait du bien à l’âme. Une amie avec qui les conversations ne sont jamais de surface. Une amie qui, comme moi, refuse de vivre la vie avec une seule dimension — non pas seulement en longueur, mais dans toute sa largeur également.

Mais comment on s’y prend? Comment peut-on débarquer de ce train qui roule plus vite que mes pensées s’enchaînent et qui ne fait que s’arrêter quand la vie nous frappe de plein fouet avec quelque chose qu’on n’ose même pas prononcer et qui commence par la lettre C?

Et comment, une fois l’épreuve surmontée, peut-on continuer à vivre sans redevenir passager? J’ai ce livre intitulé Stop Missing Your Life par Cory Muscara qui me revient en tête. Sa description Instagram le présente ainsi : “Once a Monk, Author, Speaker, Seeker.” Après avoir passé plusieurs mois en tant que moine, il s’est donné comme mission d’aider les gens à vivre profondément et pleinement leur vie dans leur quotidien. Confronté par la réalité que très peu pourront se permettre de s’éclipser et de vivre comme moine, il devait trouver des outils afin que les gens “normaux” puissent bénéficier de vivre avec conscience dans le train-train du quotidien. Je vous recommande grandement son livre.

Et je vous partage un peu comment je m’y prends pour vivre largement cette vie qui m’est donnée.

Pendant plusieurs années, j’ai promu le minimalisme. J’ai vidé notre maison et garde-robes, nos remises et tout le reste pour faire entrer nos seules possessions dans notre motorisé de 32 pieds. Le sentiment de légèreté qui nous a accompagnés durant les kilomètres que nous avons entrepris à travers le pays était merveilleux. Maintenant installés dans notre nouvelle-vieille maison, le minimalisme n’y est plus à l’honneur. Je dirais même que le style “cottage core” y est pas mal la vedette. Pourquoi ce virage? Parce qu’on n’est pas des machines…

“You are not a machine. You’re a soul who needs music, connection, sunsets, laughter, and small pockets of joy. Prioritize them like your life depends on it — because it does.” — Vex King

J’adore encore le style minimaliste, et le clutter me pèse sur l’âme et active l’anxiété dans mon fort intérieur. Mais je choisis d’ajouter des objets sélectionnés avec soin à notre décor pour nous rappeler l’importance de nourrir notre âme. Deux petites peintures sont encadrées et exposées sur le mur à côté de la fenêtre dans ma chambre à coucher. Ces toiles représentent la vue que nous avions de notre chambre lorsque nous avons passé quelques jours à Peggy’s Cove. Une affiche originale de la pièce de théâtre Le Petit Bonheur de Félix Leclerc est encadrée au mur près de notre tourne-disque, pour me rappeler que la musique, le théâtre, la poésie sont nécessaires pour ouvrir les sens à la plénitude de la vie.

Il y a presque deux ans, nous avons ajouté deux chatons à notre vie de famille déjà bien remplie. Et depuis quelques mois, nous avons également un chiot. Dès que nous avons emménagé dans cette maison, je nous ai acheté des canaris… Toutes ces petites bêtes, qui vont un peu à l’encontre de ma personnalité organisée et efficace — pour ne pas dire pratique, ce que je me suis déjà fait donner comme compliment — sont des rappels pour moi que la vie est beaucoup plus qu’une simple gestion de calendrier et d’horaires surchargés.

Le chant de mes petits oiseaux à l’heure du souper me rappelle que je suis toujours ici, que je peux prendre deux minutes pour apprécier tout ce que j’ai la chance de pouvoir vivre dans cette étape bien vibrante de ma vie.

Je dis toujours aux enfants et à Jérémie ce que je veux que soit mon épitaphe :

“Le bonheur, c’est du pain chaud et des coudes qui se touchent” ainsi que “Ça sent le pain chaud et je touche du velours quand je pense à ma mère.” — Félix Leclerc

Une maison épurée et un calendrier bien organisé semblent parfaits pour moi et ma tête qui aime les lignes droites et bien mesurées. Mais je doute que mes lignes parfaites laissent derrière moi la senteur du pain et la chaleur de mes bras.

Donc, si vous entrez chez nous, que la senteur de mes pains ou de mes savons vous rencontre à la porte, que notre chien vous accueille avec ses petites gouttes qui trahissent son excitation, que les chats s’introduisent sur le coin de votre oreiller si vous restez dormir, ou que les enfants vous présentent, comme de petites tornades, tous les projets créatifs dont ils sont les auteurs — vous me retrouverez également admirant la scène que je désire imprimer au plus profond de mon âme pour me rappeler qu’à 37 ans, ma vie est remplie et pleine de nuances et de dimensions qui demandent qu’on prenne le temps de les admirer.

Encore une fois, merci pour les merveilleux mots, soit suite à mon entrevue ou pour ma fête. Vous m’avez rappelé la beauté d’être bien entourée et l’importance de l’authenticité!

Je vous apprécie et vous aime,

Geneviève