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“Vacances” d’Été 2025

  • Writer: The Six Wanderers
    The Six Wanderers
  • Aug 21
  • 11 min read

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Trop de choses me trottent dans la tête… c’est comme un trop-plein d’idées, un mélange d’inspiration et de charge mentale. Écrire, c’est comme me retrouver au cœur d’une tempête, l’œil du cyclone : tout tourne autour de moi, mais si j’arrive à trouver un petit éclairci parmi notre horaire bien chargé, je réussis à me recentrer, me réancrer.

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Le besoin se fait sentir de plus en plus… l’été tire à sa fin et, avec elle, je l’espère, un brin de repos. Je sais, je prône toujours le “slow living”, la méditation, l’art de tout simplement être, mais ce fut un été qui a su mettre mes petits rituels et mes ancrages un peu au défi.

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J’ai pris l’habitude d’écrire nos péripéties de voyage, mais qu’est-ce que j’écris quand on décide de rester sur place, de réévaluer nos priorités familiales et notre budget? Qu’est-ce qui vaut la peine de mettre sur papier quand nos pieds n’ont pas foulé de nouveaux sols ni nos yeux fixé de nouveaux horizons? Je veux m’émerveiller autant devant le quotidien que devant l’aventure. Donc je me retrouve ici, à fouiller nos souvenirs de cet été pour y mettre par écrit ce que je ne veux pas oublier.

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Les vacances d’été, pour nous, commencent toujours un peu avant le reste de la grande population. On s’acharne sur nos derniers devoirs vers la mi-mai pour en finir avec les cahiers arrivé juin. Ce mois de repos, de se la couler douce, d’être les seuls maîtres de notre horaire est un baume pour moi. Moi qui ai ce besoin intense de solitude, de calme, de réflexion. Arrivé juin, je déborde d’inspiration et d’excitation face à mon jardin, mes fleurs qui reprennent vie, les déjeuners de crêpes qui, selon les enfants, reviennent trop souvent, la piscine qui se réchauffe et tout le reste, d’ailleurs.

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Aussitôt les vacances débutées pour les autres — cousins, cousines, amis, familles — je me sens tiraillée de tous côtés pour arriver à voir tout le monde, faire tous les sleepovers, profiter de tous les repas de famille, souligner toutes les fêtes… et surtout ne pas oublier que l’entreprise de mon mari roule à 100 miles à l’heure durant la période estivale!

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Mon cœur, pour cet été, était de pourvoir un espace de calme et de sécurité, un espace où les gens pourraient se retrouver chez nous et tout simplement être bien! J’espère avoir réussi. Nous avons accueilli cousins et cousines pour quelques jours d’affilée à quelques reprises, accueilli des amis qui avaient besoin de réconfort ou de jaser, accueilli des enfants qui avaient tout simplement envie de jouer.

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J’ose croire que mes intentions ont été réalisées. Reste que je me retrouve en cette fin d’été et que je rêve à l’Île d’Orléans où nous avons passé une semaine de vacances l’été dernier, ou je repense à nos aventures en Nouvelle-Écosse l’été d’avant, et je me demande si notre idée de rester ancrés cet été en était une bonne.


Plus difficile de décrocher quand la maison déborde de souliers, de rires, de bouches à nourrir et d’animaux qui nous font vite sentir comme si nous transportions également un zoo en plus d’une garderie.

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Une bien bonne chance que mes années de thérapie avec une thérapeute extraordinaire résonnent toujours dans mon fort intérieur et que les outils avec lesquels elle m’a équipée continuent de me servir. Outils comme le yoga ou l’exercice au quotidien, méditation, bain sonore, après-midi de “congé” à sortir pour un café seule, petites sorties en amoureux quand l’agenda le permet… des outils tout simples mais qui, après des années d’abandon au service des autres, avaient besoin de “permission” pour me les accorder.

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Je réfléchis sur papier ici, donc si vous espériez un blogue tout réfléchi et ordonné, vous pouvez vous arrêter ici…


La vie a tendance à nous envoyer ce dont nous avions besoin sans trop avertir… en début de vacances, j’écoutais une capsule radio par la psychoéducatrice Sarah Hamel sur la capacité des enfants en bas âge à développer de la résilience. Elle parlait des enfants au cœur des sports compétitifs qui doivent faire face au rejet et combien, malgré la douleur du moment présent, ces événements outillent les enfants à faire face à la confrontation, au rejet, à la correction, à l’erreur… bref, ces expériences auxquelles nous voudrions ne jamais exposer nos enfants les équipent pour un meilleur avenir.

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Elle partageait combien, en tant qu’adulte, elle se permet des moments où elle doit faire face à de nouveaux apprentissages ou de nouveaux défis. L’importance de s’y soumettre régulièrement en tant qu’adulte améliore notre capacité à la résilience. Ce qui m’a vite fait réaliser qu’il y avait une petite lurette depuis le temps où je m’étais permise d’être devant une telle situation… ma réflexion s’est vite transformée en opportunité lorsqu’une femme que je côtoie régulièrement m’invita à son émission de télé communautaire afin de parler de la parentalité et de l’éducation à la maison.

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Mon premier réflexe : répondre avec un tout gentil « Non, merci! ». Je n’aime pas l’attention, je n’utilise même pas l’option message vocale pour mes textos par gêne. Lorsque je partage cette invitation avec ma troupe, mon fils aîné (celui qui se retrouve constamment devant des situations déstabilisantes et prône à bâtir la résilience) me lance : « Tu ne peux pas dire non, Mom! Tu nous dis toujours de nous pousser, d’essayer des choses nouvelles, de sortir de notre zone de confort… » J’ai dû accepter! Et ce fut une expérience des plus agréables. Je ne suis pas certaine pour ce qui en sera du résultat final, mais peu m’importe puisque juste de m’être soumise au défi me permit de grandir un tout petit peu plus.

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Une fois cet évènement biffé sur le calendrier, je me permis une petite escapade seule! J’avais repris contact avec ma coloc de dortoir de mon année d’études bibliques l’hiver dernier et on s’était donné comme but de se revoir pour une petite longueur cet été.


Tout a juste bien tombé et, malgré les 3 heures de route qui nous séparaient, nous avons réussi à passer un gros deux jours ensemble « sans même se taper sur les nerfs », comme elle a si bien remarqué lors de mon départ! La preuve que de vivre avec quelqu’un pendant une année assez intense, en pleine adolescence et pour la première fois séparée de son chez-soi, ça forme des liens tissés serrés.

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Je dois me répéter ici pour ceux qui penseraient avoir mal lu ou mal compris… j’ai bien dit “une année d’études bibliques” plus haut, vous avez bien lu! Pendant longtemps, je n’osais le mentionner. En vieillissant, je réalise à quel point mon enfance et mon éducation ont été influencées et imbibées par les valeurs et croyances fondamentalistes de mes parents.


Une fois mes études secondaires terminées — et celles-ci prirent fin une année avant l’âge normal de finition (eh oui, faisant l’école à la maison, j’avais entrepris de faire ma 9ᵉ et ma 10ᵉ année scolaire en seulement une année de calendrier…) — je me retrouvais donc à 16 ans, finie du secondaire et trop jeune pour intégrer un programme postsecondaire. Une amie avec laquelle je correspondais depuis l’enfance me lança qu’elle s’était inscrite à une année d’études bibliques à Sherbrooke. Pour une raison quelconque, l’idée se colla à moi et je m’y suis inscrite aussi.


Mes parents m’y ont reconduite pour la rentrée en septembre. Ils m’y ont laissée dans ma petite chambre sur un campus où je n’avais jamais même mis les pieds auparavant avec cette coloc qui, au moins, m’était un peu familière pour l’avoir rencontrée quelques fois dans le passé et qui, du moins, semblait parmi les plus calmes et introverties de la bande! Quelle chance pour moi… je n’aurais jamais survécu à cette année si le match n’avait pas tombé sur elle.

La seule photo qu’on aura prise de nous deux… toute floue avec un chapeau de friperie
La seule photo qu’on aura prise de nous deux… toute floue avec un chapeau de friperie

Cette année d’études aura été une des plus intéressantes. J’adore apprendre, j’adore l’histoire, j’ai toujours eu une attirance pour la méditation (la prière dans le cas de ces études bibliques), la réflexion personnelle. Bref, je m’y suis quand même bien adaptée et épanouie loin du nid familial.


Par contre, les sujets d’études n’auront fait qu’ouvrir une porte que j’ignorais existait. Je doute que le but des profs et mentors qui enseignaient les différents sujets aura été ce qui m’est resté, mais bon… On nous parlait de “doctrines bibliques”, expliqué dans un langage tout simple : ça pourrait vouloir dire « capacité de prendre des passages ici et là de la Bible pour en faire un casse-tête qui, une fois toutes les pièces retrouvées, enseigne un certain message ». Ouf! Qu’est-ce que je venais de tomber dessus? Si la vie religieuse chrétienne est d’adhérer à ces doctrines et de tenter de vivre notre vie selon ce qu’elles enseignent, tout ça venait de prendre une ampleur démesurée à mes yeux… comment bien vivre si la plupart des gens les ignorent, ces fameuses doctrines??


Ensuite, on nous enseignait les origines de la Bible, que des hommes tinrent des conseils pendant des années afin d’arriver à un consensus sur le nombre de livres à inclure et lesquels rejeter pour former ce fameux livre qu’on appelle la Bible. Et que même certaines erreurs de traduction s’y étaient glissées au fil du temps… l’empreinte humaine devenait de plus en plus grande sur ce que j’avais toujours vu comme sacré… ma foi innocente d’enfant et d’adolescente venait de subir de légères failles avec lesquelles j’ai continué de vivre malgré les constantes dissonances qui resteront submergées pendant plusieurs années.

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Dans les dernières années, j’ai entrepris une déconstruction spirituelle, une remise en question majeure de tout ce qui m’avait jamais été enseigné et inculqué depuis ma tendre enfance.


Le fait d’étudier à nouveau l’histoire du monde avec mes enfants en les enseignant à la maison et leur questionnement honnête de certains récits bibliques qui s’étaient fait raconter par des grands-parents bienveillants m’a permise de reconsidérer le tout. Des ressources extraordinaires se sont aussi fait connaître à moi… ressources comme le podcast Ear Biscuits with Rhett and Link (les épisodes dans lesquels ils partagent leur propre témoignage de déconstruction), le livre Soul Boom et le podcast du même nom de Rainn Wilson, les vidéos YouTube de Brit Hartley ainsi que son livre No Nonsense Spirituality et plusieurs autres mémoires de gens ayant grandi au sein de familles religieuses de différents milieux (mormons, fondamentalistes, etc.) m’ont permise de réévaluer les valeurs dans lesquelles j’avais grandi afin de choisir celles que je voudrais léguer à mes enfants et celles que je préférais laisser derrière.

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Mes deux jours passés avec ma très chère amie furent remplis de conversations si enrichissantes, mais aussi ont servi de baume pour des blessures ou des croyances qui m’ont retenue captive pendant plusieurs années. La légèreté de notre relation se fit également bien sentir. Comme nous ne nous étions plus revues depuis une dizaine d’années, nos dernières sorties remontaient à un temps où les responsabilités familiales étaient soit absentes, soit beaucoup moins imposantes que maintenant. On s’est retrouvées à faire les friperies, les boutiques de produits bios, les petits cafés et gelatos, les bons restos… et les conversations de profonde réflexion personnelle pour bien finir nos soirées. Souvent les larmes aux yeux, nos partages, nos expériences, nos défis et nos bons coups nous ont ramené toute notre complicité des années passées.

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Mon petit périple en Estrie se prolongea quelques jours avec ma très chère belle-sœur qui était venue me rejoindre pour une supposée “table champêtre” qui fut annulée à la dernière minute pour cause de maladie du chef cuisinier. Comme j’y étais déjà, que notre Airbnb était déjà réservé et que le coin, ne nous le cachons pas, est à faire rêver avec toutes ses fermes de fleurs et ses restaurants de bouffe gastronomique, nous y resterons pour le weekend.

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Petit clin d’œil à “L’œil du cyclone” justement… Nous nous retrouverons à l’Espace Old Mill, question de visiter les lieux mais surtout pour tenter notre chance de nous procurer des billets pour la pièce de théâtre Les saumons de la Mitis, monologuée par Christine Beaulieu. Encore une fois, c’est avec la larme à l’œil que nous repartirons après la représentation qui nous sera offerte gratuitement par un des propriétaires des lieux. Bonne bouffe, bons cafés, belles fleurs, de l’inspiration pour mon chez-moi pour l’été prochain… ce fut bon et beau!

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Mon chemin de retour se fit dans la douceur de la voix de Théodore Pellerin qui me raconta une fois de plus mon œuvre préférée de Félix Leclerc Pieds nus dans l’aube.


Seule au volant de mon gros SUV qui craque quand je tourne, refuse de me refroidir avec son climatiseur et qui ouvre ou ferme les fenêtres à sa guise, je pleure encore une fois toutes les larmes de mon corps en entendant mes passages préférés raconter une jeunesse innocente passée en pleine campagne, accompagnée d’une tralée d’enfants et de l’amour de parents présents.


L’idée me vient donc de faire une petite escale à l’ancienne demeure de Félix à Vaudreuil. Je pourrai m’y recueillir seule, profiter d’un dernier temps calme avant de rentrer à la maison et de retrouver ma marmaille.

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La maison est si belle, la vue sur l’eau et la nature qui la borde par derrière… je m’y sens tout de suite apaisée. Une jeune femme m’accueille à l’extérieur, tout sourire, elle me demande si j’aimerais une visite guidée. Je lui partage vite fait mon amour pour Félix, elle se sent tout d’un coup un peu gênée devant son offre de visite, de peur de me répéter des « vieilles histoires »… je lui demande tout de même de faire le tour avec moi et ensuite en profite pour bouquiner un peu à l’étage supérieur.


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Lorsque je redescends, elle et sa collègue me remettent un petit lot de choses qu’elles ont assemblées juste pour moi : deux affiches annonçant la pièce de théâtre Le p’tit bonheur datant de 1964 retrouvées dans le sous-sol de la demeure, des billets originaux pour assister à la pièce et un recueil des comédiens… je suis toute émue par leur générosité. Elles sont si fières de me remettre le tout. Elles disent avoir rarement rencontré quelqu’un de mon âge ayant une si grande appréciation pour ce poète et père de la chanson canadienne.

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Je flâne devant les étagères de souvenirs et livres et aperçois un vinyle des meilleurs succès de Félix. Elles me demandent si je possède un tourne-disque. Je leur confirme, elles me remettent le vinyle, gratuit, gracieuseté de la maison de disques qui leur en a interdit la vente mais leur a donné comme mission de remettre à quelques personnes bien choisies. Quel superbe cadeau! Le disque est d’un bleu royal si beau… arrivé à la maison, il tournera sans arrêt pendant plusieurs jours.

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Cette petite escapade saura me garder rafraîchie et inspirée pour le reste de l’été, qui se déroulera comme une tornade plutôt que comme une brise marine… la dernière étant ma préférée, bien entendu.


La fragilité de la vie viendra de nouveau frapper à ma porte. Quelques semaines après que ma petite sœur ait reçu son statut officiel de rémission, une amie très précieuse sera diagnostiquée avec un cancer avancé… ses enfants viendront passer quelques jours avec les miens. Souvenirs d’un temps tout doux où les mêmes enfants se côtoyaient quotidiennement lorsque j’avais une garderie à la maison. La même complicité y est toujours, mais les circonstances de notre temps prolongé ensemble cet été ne peuvent être ignorées.

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Mon cœur est à nouveau déchiré devant la réalité qu’on oublie si souvent de profiter au maximum de ceux qui nous sont si chers. J’ai tellement tendance à me perdre dans mes pensées, à vouloir tout déchiffrer, tout assimiler, tout comprendre, tout décortiquer que j’oublie de relâcher, de me perdre dans un moment, de lever les yeux au ciel, d’écouter les sons de rires, de chiens (eh oui, on a un petit ajout à notre animalerie), d’oiseaux et de tout ce qui fait de nos journées des poèmes précieux qui, un jour, raconteront le mémoire de nos vies.

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Nous avons décidé de rester à la maison cet été, histoire de mieux repartir lors de notre prochain voyage. Je rêve de la Turquie depuis même avant nos premières aventures en Thaïlande… ce pays, mélange Europe-Asie englobant tant de paysages variés, m’interpelle. Je veux m’y retrouver bientôt… En attendant, on ouvre notre demeure et nos cœurs aux gens qui ont si bien rempli nos semaines cet été.

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Même si la fatigue se fait aujourd’hui ressentir à force de journées passées au soleil à surveiller des petits poissons dans la piscine ou à force de nourrir des bouches qui semblent ne jamais être rassasiées, je garde de notre été un souvenir doux et surtout bien entourée de gens avec qui nous avons encore la chance de côtoyer… pour quelle durée? Personne ne le sait.

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Merci encore une fois de m’avoir lue… si une partie quelconque de ce que j’ai partagé résonne avec vous, il me fait toujours plaisir de jaser… malgré mon introversion, mon léger dédain du “small-talk” et mon horaire bien chargé, les conversations à cœur ouvert me font du bien à l’âme. Plus je vieillis, moins mon désir de conseiller ou de commenter sur la vie des autres m’intéresse. Mais le partage d’idées, de points de vue, d’expériences et de vécu me ressource et m’aide à grandir de façon globale et holistique plutôt que linéaire… parce que la vie est loin d’être une ligne droite!

 
 
 

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